Maraîchers pratiquants la vente directe dans la région d’Aubagne, Daniel et Denise Vuillon sont les fondateurs de la première Amap.
L’idée leur est venue à la suite de plusieurs réunions d’Attac à Aubagne, consacrées à la malbouffe. Daniel explique ce que représente ce mouvement : « Les Amap constituent une alternative économique à l’économie de marché. Elles permettent non seulement le maintien des petites fermes existantes mais aussi leur redéploiement. Le prix à payer dans une Amap est le juste prix de la nourriture qui contribue au maintien près de chez soi d’un paysan nourricier sans recours à des subventions publiques. Si, dans tous les pays du monde, la même démarche citoyenne se réalisait, notre planète pourrait nourrir 12 milliards d’habitants alors qu’elle n’est même pas capable aujourd’hui d’en nourrir 6, puisque 2 milliards d’humains souffrent de malnutrition. Le maintien des ressources locales nourricières est le défi à relever partout sur la planète, y compris chez nous. Arrêtons de piller les ressources des autres pour nous nourrir pas cher tout en laissant crever de faim des populations entières ! Avec l’air et l’eau, la nourriture fait partie des besoins vitaux de notre espèce. En conséquence de quoi, elle doit être considérée elle aussi comme d’utilité publique : c’est ce qu’il faut obtenir de tous les décideurs d’ici et d’ailleurs. La prochaine crise mondiale sera alimentaire, et elle fera encore plus de dégâts que la crise financière actuelle. Le succès des Amap, comme leur nécessité, illustre remarquablement le mouvement du local au global et inversement. »
PROPOS RECUEILLIS PAR CLAUDE-MARIE VADROT de Politis Publié dans le n°1025